23 février 2006
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18:02
Grippe aviaire, précaution et cafouillages… Entre médias en alerte maximum, principe de précaution exacerbé et approximations sanitaires, il y a de quoi s’interroger.
Deux canards innocents sont morts… Le premier cas sur notre territoire, constaté sur le territoire de la commune de Joyeux dans l’Ain a été suivi hier d’un deuxième qui est lui aussi passé de vie à trépas, dans le même périmètre. Ce phénomène, dramatique pour les canard sauvages, traduit à la perfection l’effet papillon. Le monde tremble, la France instaure l’état d’urgence sanitaire, les médias en font des tartines et la filière avicole accuse le choc avec un recul de la consommation de volailles de près de 15 % en France quand l’Italie, qui s’inquiète pour ses cygnes malades, en est déjà à 70 % ! Ce qui prouve au passage que l’on a encore de la marge dans l’affolement !
Bien sûr, il est nécessaire que tous les services d’urgence restent en alerte et que la vigilance soit de mise pour tout ce qui concerne les affaires sanitaires. L’OIE (Office International des Epizooties) s’en charge d’ailleurs fort bien depuis de nombreuses années. En collaboration avec les États, il observe, prévient et donne les conseils nécessaires pour juguler ou réduire les épizooties (les maladies des animaux, pour simplifier).
Pour autant, à ce jour, seule une grosse soixantaine d’oiseaux a été retrouvée morts en Europe, atteints par ce virus, pour l’instant non transmissible à l’Homme (sauf à être en contact direct avec le sang contaminé, de plaie à plaie). Dans le même temps, ce sont d'ores et déjà 77 Français qui sont morts en quelques mois et 130 000 qui sont touchés, à la Réunion, par le Chikungunya, dans une relative indifférence… Les services sanitaires de l’île connaissaient l’existence du problème mais l’Etat a mis un temps fou à en saisir la gravité : ce virus, transmis par les moustiques, n’a-t-il pas été qualifié hâtivement par le gouvernement de simple grosse grippe, il y a encore trois mois. Dans l’urgence, désormais, on pulvérise de l’insecticide à outrance sans en mesurer toutes les conséquences… Ces produits, nocifs pour les moustiques, le sont aussi pour l’Homme.
N’y aurait-il pas deux poids et deux mesures ? Les moustiques sont-ils moins « croustillants » que le poulet ? Les électeurs de la Réunion seraient-ils moins importants que ceux de la métropole pour que l’on se désintéresse ainsi de leur santé pendant près de trois mois ? Ou peut-être vaut-il mieux s’effrayer à moindres frais d’une épizootie pour laquelle on possède des vaccins et des médicaments que d’avoir peur d’un virus dont on ne sait presque rien et qui s’avère difficilement contrôlable ? Toujours est-il que le gouvernement n’incite pas les citoyens à l’admirer pour sa clairvoyance et son sang-froid dans l’action !
A lire :
Deux canards innocents sont morts… Le premier cas sur notre territoire, constaté sur le territoire de la commune de Joyeux dans l’Ain a été suivi hier d’un deuxième qui est lui aussi passé de vie à trépas, dans le même périmètre. Ce phénomène, dramatique pour les canard sauvages, traduit à la perfection l’effet papillon. Le monde tremble, la France instaure l’état d’urgence sanitaire, les médias en font des tartines et la filière avicole accuse le choc avec un recul de la consommation de volailles de près de 15 % en France quand l’Italie, qui s’inquiète pour ses cygnes malades, en est déjà à 70 % ! Ce qui prouve au passage que l’on a encore de la marge dans l’affolement !
Bien sûr, il est nécessaire que tous les services d’urgence restent en alerte et que la vigilance soit de mise pour tout ce qui concerne les affaires sanitaires. L’OIE (Office International des Epizooties) s’en charge d’ailleurs fort bien depuis de nombreuses années. En collaboration avec les États, il observe, prévient et donne les conseils nécessaires pour juguler ou réduire les épizooties (les maladies des animaux, pour simplifier).
Pour autant, à ce jour, seule une grosse soixantaine d’oiseaux a été retrouvée morts en Europe, atteints par ce virus, pour l’instant non transmissible à l’Homme (sauf à être en contact direct avec le sang contaminé, de plaie à plaie). Dans le même temps, ce sont d'ores et déjà 77 Français qui sont morts en quelques mois et 130 000 qui sont touchés, à la Réunion, par le Chikungunya, dans une relative indifférence… Les services sanitaires de l’île connaissaient l’existence du problème mais l’Etat a mis un temps fou à en saisir la gravité : ce virus, transmis par les moustiques, n’a-t-il pas été qualifié hâtivement par le gouvernement de simple grosse grippe, il y a encore trois mois. Dans l’urgence, désormais, on pulvérise de l’insecticide à outrance sans en mesurer toutes les conséquences… Ces produits, nocifs pour les moustiques, le sont aussi pour l’Homme.
N’y aurait-il pas deux poids et deux mesures ? Les moustiques sont-ils moins « croustillants » que le poulet ? Les électeurs de la Réunion seraient-ils moins importants que ceux de la métropole pour que l’on se désintéresse ainsi de leur santé pendant près de trois mois ? Ou peut-être vaut-il mieux s’effrayer à moindres frais d’une épizootie pour laquelle on possède des vaccins et des médicaments que d’avoir peur d’un virus dont on ne sait presque rien et qui s’avère difficilement contrôlable ? Toujours est-il que le gouvernement n’incite pas les citoyens à l’admirer pour sa clairvoyance et son sang-froid dans l’action !
A lire :
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