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13 février 2006 1 13 /02 /février /2006 18:00
Loin de moi l'idée de retourner le couteau dans la plaie, mais l'actualité récente nous prouve que le NON de la France à La Constitution Européenne en mai dernier, n'a pas mis fin à toutes les velléités ultra-libérales, loin s'en faut !

Les tenants du NON, tout à leur victoire, pensaient avoir bouté le libéralisme hors de nos frontières...  Et voilà que sans prévenir ou presque, la fameuse Directive des Services, aussi appelée par ses détracteurs la Directive Bolkestein revient sur le devant de la scène !

Cet
"épouvantail de la campagne référendaire", comme l'a écrit Libération, aura donc survécu à la poussée de fièvre. Le célèbre couplet sur le plombier polonais, argument à la limite du racisme, n'aura en rien stoppé la proposition du commissaire chargé du Marché intérieur, le Néerlandais Frits Bolkestein.

Ce mercredi, la Directive, profondément remaniée, va donc être de nouveau examinée par le Parlement Européen. Un texte revu grâce au compromis négocié par le PSE (le Parti Socialiste Européen), rejetant notamment le principe très controversé « du pays d'origine » (1).

Un changement notoire, mais difficile et long à obtenir ! Et dire qu'en l'état, la Directive Bolkestein aurait été rendue inapplicable par la Constitution Européenne si elle avait été votée... Que de temps perdu donc depuis mai dernier !

Au lieu de s'arc-bouter sur le NON, il aurait été bien plus efficace pour les gens sincèrement de gauche de faire confiance à nos représentants élus à Strasbourg et à nos institutions, pour que ce projet puisse être revu, amendé et redéfini pour lui donner un vrai caractère social !

Le NON n'avait rien réglé, rien empêché... Seul le fonctionnement institutionnel et démocratique de l'Europe peut tenter de s'opposer au libéralisme forcené ! C'est en se dotant de règles communes et de lois fortes, comme cela était prévu dans le projet de Constitution, que l'on pourra dresser de vrais garde-fous à de telles directives néo-libérales.

Il ne suffit pas de crier : "les travailleurs ne sont pas une marchandise" pour être entendu... Il faut aussi se donner les moyens institutionnels de l'empêcher. C'est à cela notamment que servait le projet de Constitution.

Espérons que tous les députés européens de gauche sauront reconnaître en ce compromis la seule solution pour aller enfin de l'avant et commencer à construire une vraie Europe Sociale !


Crédits : www.imedias.biz/La Croix
Sources :
Libération/LeMonde
A lire aussi : l'article du Monde

(1)"Afin de couper court à ces incertitudes, le compromis suggère de distinguer l'accès aux services de leur exercice. Ainsi, si un prestataire de services est habilité dans son pays à exercer son métier, il pourra travailler dans l'ensemble de l'Union sans qu'on lui impose des obligations supplémentaires (représentant sur place, inscription sur des registres nationaux, autorisation administrative, etc.). En revanche, il sera soumis au droit du pays d'accueil en matière de droit du travail (salaire minimum, santé et sécurité, négociations collectives, droit de grève...), de protection des consommateurs ou de droit de l'environnement. Enfin, toutes les professions ne seront pas concernées : les services publics non commerciaux, les services de santé, les professions réglementées (par exemple les architectes) et celles qui comportent des éléments d'autorité publique (par exemple les notaires) seront exclus.
" (in Libération, 10 février 2006)
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